On nous ment, on nous spolie !

Publié le par Bojemoï

Dépêche n°52

Date : le 27/03/09

Lien : http://www.linternaute.com/actualite/savoir/06/salaires-patrons-francais/bouton.shtml

 

Aujourd’hui le Parti pour l’Ordre International Respectant l’Economie (le P.O.I.R.E.), voudrait lancer un cri d’alarme : Ahhhhhhh !

 

Car l’heure est grave ! On nous ment ! On nous spolie !

 

Souvenez-vous, ô membres fiers et intègres de notre ordre, le 23/01/07, dans le Monde, cette  phrase du futur Numéro Six : « Je n’aime pas l’idée de stock options réservées à un petit groupe de cadres dirigeants. Je suis très tenté par l’idée de plans de stock options pour tous ou pour personne. ». A l’époque, nous avions été très inquiets !

Et puis, heureusement, six mois plus tard, à l’heure des premières mesures au programme de son gouvernement, tout était oublié. En fait, le Nabab Sacré, après s’être augmenté généreusement (et il avait bien raison), avait compris les angoisses liés aux rémunérations des patrons et avait décidé de ne pas mettre en application ce qu’il avait promis. S’il avait fallu distribuer ce que nous nous réservions, autant renoncer à toute prime ! Un scandale, puisqu’il est prouvé que dans notre économie de marché, seuls les preneurs de risque doivent être rétribués.

Et qui prend les risques dans une entreprise cotée ? Celui-ci qui perçoit son salaire tranquillement même quand il n’est pas efficace ou celui qui doit penser stratégie, alliances, fusions et toutes ces sortes de mots réservés à l’élite ? De plus, comme le monde entier sait que nos patrons sont les plus forts du monde, et que les autres veulent nous les piquer (alors que personne ne vient chercher nos employés), il est normal de les inciter à rester chez nous en leur versant de petites primes, non ?

 

Et aujourd’hui, patatras ! On annonce un décret interdisant l’octroi de stock-options lorsque les entreprises sont aidées par l’Etat ! C’est un déni de justice, un scandale et une erreur fondamentale.

 

Un déni de justice car une stock-option, c’est une option d’achat, c’est-à-dire la possibilité pour son titulaire d’acheter une action à un prix fixé à l’avance. Ce décret prive donc nos glorieux dirigeants d’exercer un droit ! Outrage à la bonne économie ! Où sont les défenseurs des droits de l’homme, de l’actionnaire ?

Certes, ce prix fixé à l’avance est très bas aujourd’hui et comme il y a fortes chances que le cours remonte un jour (après la crise), le détenteur de stock-options pourra faire un joli bénéfice le jour où il exercera son droit. Par exemple, je possède une stock-option Natexis avec un prix fixé à 20 € aujourd’hui. Cela me donne le droit d’acheter une action à ce prix quand je déciderai d’exercer mon droit. Si ce jour-là, l’action est cotée 50 €, j’achète à 20 et je revends illico à 50 ! Bénéfice : 30 € par action. Comme on distribue généralement entre 10 000 et 100 000 stock options à la fois, le résultat a de quoi réjouir le cœur. C’est à ce genre de produit financier que l’on voit que la moralisation du capitalisme existe déjà. En effet, la stock option est gratuite et n’entame donc pas le pouvoir d’achat de celui qui en bénéficie. De plus, les actions que l’on pourra acheter (et immédiatement revendre ensuite) ne seront payées que par des personnes désirant les obtenir : personne n’est volé. Au final, tout le monde est content : la société qui garde ses meilleurs éléments et le meilleur élément qui assure à ses arrières arrières arrières petits enfants une vie décente.

 

Donc interdire leur octroi sous le prétexte fallacieux que l’Etat aide la société, est un scandale ! Au contraire, le dirigeant qui en touche aujourd’hui doit rester dans l’entreprise s’il veut en profiter. Mais avec la crise, il risque de partir ! Donc, la société, pour garder ses top dirigeants, leur donne la possibilité de toucher le pactole plus tard, quand les aides de l’Etat auront permis de la remettre à flot. Nous avons besoin de nos dirigeants, nous devons les garder et aujourd’hui on nous empêche de les appâter. Argh ! Comment allons-nous faire pour persuader tous ces hommes et ces femmes de très haut niveau de rester ? Quelle angoisse ! La seule solution qui va nous rester, c’est de les augmenter. Et pour cela, nous serons sans doute obligés de licencier la piétaille, celle qui ne vaut pas grand-chose. Tant pis ! Vous l’aurez cherché !

 

C’est enfin une erreur fondamentale car ce n’est pas en affaiblissant les patrons, les hauts revenus, les top du top de la finance et de la gestion, qu’on va arranger les choses. Qui décide dans ce pays ? Les feignasses fonctionnaires qui manifestent dès qu’on touche à leurs privilèges honteux ou les grands dirigeants qui ne doivent leur réussite qu’à leurs seuls mérites ? Qui achète des biens de luxe ? Qui peut se payer une première classe en avion ? Qui peut faire fonctionner l’économie, le tourisme, le secteur automobile de classe, le yachting, le golf, la parfumerie, les industries de l’horlogerie, etc. Hein ? Qui ?

C’est nous, nous et encore nous.

Et en nous décourageant et en nous privant de justes rémunérations pour notre sueur, vous risquez de plongez notre beau pays encore plus dans la crise !

Tout ça pour contenter ce peuple qui ne sait que réclamer et encore réclamer !

 

Cela doit cesser ou ce sera l’exil massif aux Bahamas, loin de ce pays marxiste !

 

Vive les rémunérations justes !

Vive les matelas douillets

Vive les promesses non tenues

Le P.O.I.R.E.

 

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M
Merdum! J'avais rien compris du tout! J'ai placé toutes mes bonus dans le caritatif pour payer moins d'impôts!
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B
<br /> Arghhh ! Le caritatif ? métuesfououquoi ?<br /> <br /> Un bonus, ça se respecte ! C'est pas pour faire plaisir aux autres, c'est pour TOA !<br /> <br /> Ils ne t'ont pas enseigné cela dans ta BDGN ?<br /> <br /> <br />
N
A la pêche aux requins?
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C
moi je pensais aux caimans, mais avec cette histoire de secrets bancaire qui s'écroule, je ne sais plus ou aller...
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B
<br /> <br /> Hong Kong ! La Chine est pieuse en capitalisme ! (merci St Contrepet)<br /> <br /> <br /> <br />
N
On peur choisir une autre destination que les Bahamas pour l'exil, ou c'est obligatoire?
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B
<br /> Ca n'est pas obligatoire, mais Bali n'est pas un paradis fiscal ! Il faudrait que tu te domicilie à Hong-Kong ou aux Bahamas (une simple boîte aux lettres suffit) et tu vis à Bali pour<br /> profiter de tes économies (les impôts que tu ne payes plus).<br /> <br /> Bon, faut avoir des économies quand même, et pas de celles qui peuvent t'offrir une laguna !<br /> <br /> <br />
L
Avec les stock-options, on gagne à tous les coups. Vous pensez bien qu'aucun dirigeant (sauf les plus bêtes peut-être) ne va s'attribuer des stock-options s'il ne croit pas pouvoir en profiter un jour.
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B
<br /> Exact, le monde merveilleux de la finance est un jeu où perdre est très difficile quand on est bien placé !<br /> Ca arrive néanmoins, mais il faut vraiment une crise avec un grand P (comme dans Pas de chance !)<br /> <br /> <br />